THE TIME YOU ENJOY WASTING IS NOT WASTED TIME
"Bertrand Russel"

jeudi 29 novembre 2007

Ça prend-tu un cours universitaire?

Holà, holà! Voici une nouvelle intéressante bien que déconcertante :

La moitié des patients ne comprennent pas leurs prescriptions.

Comme dirait Daniel Pinard : "Ben là... "

J'ai donc pensé qu'il s'agissait de nouveaux arrivants ne connaissant ni le français, ni l'anglais. Ou tout simplement d'illettrés ou d'analphabètes. Ou de personnes atteintes d'Alzheimer. Ou encore, de personnes déjà sous médication...

Que nenni, des détenteurs d'un diplôme collégial ont été confondu-du-du par quelque chose d'aussi simple que : "Prendre deux tablettes deux fois par jour"

Qu'a-t'il bien pu se produire dans ces cerveaux...

Voici quelques mises en situation :

L'alcoolique
Il est environ trois heures de l'après-midi. Le bourdonnement d'une mouche (à marde) le réveille. Oh boy! Sa tête pèse une tonne. Et parlant de tonne, la pièce embaume un écoeurant parfum de fond de tonne.
La mouche passe au dessus de sa bouche maintenant entrouverte, et tombe raide morte, sur le bord de la lèvre inférieure de Raoul, qui ne s'en rend même pas compte. Les activités de son cerveau reprennent lentement et il reconnaît maintenant l'endroit où il se trouve. C'est sa chambre. La même depuis 67 ans. Celle où il est né, où il a grandi et où il vieillit seul depuis que sa mère est décédée, il y a 25 ans de cela. Son père, il ne l'a jamais connu.

Bref, rassuré de se retrouver dans un endroit familier, il extirpe sa frêle carcasse d'entre les ressorts du matelas pour se diriger vers la cuisine. Fiou, la mouche est tombée dans une craque du plancher.
Il avance lentement, se traînant les vieilles pantoufles sur le plancher dont on ne se souvient plus de la couleur originale, tout en déglutissant difficilement.
Il se rappelle maintenant, en la voyant parmi les cannes de bines ouvertes et les coquerelles apeurées par sa présence dans la pièce, que le p'tit gars de la voisine lui avait apporté cette bouteille de pilules en même temps que sa caisse de 24 quotidienne. Était-ce hier ou ce matin? Bof... il s'était dit qu'il commencerait sa prescription à jeun, en se levant.
Il prend connaissance des instructions sur la bouteille. Se gratte la tête. Se réfugie dans sa tête. Fouille dans ses maigres connaissances... puis, illumination, grand sourire édenté (c'est qu'il est presque beau dans ces moments où il est touché par la grâce), il ouvre l'armoire et prend deux bières... tablettes!

L'obèse
Les premiers rayons du soleil s'infiltrent entre les lattes du store de bambou de la chambre exotique d'Israel, le chanteur à la petite voix. Ses paupières encore lourdes (elles le sont tout le temps, d'ailleurs, comme le reste de sa personne) s'entrouvrent sur la promesse d'un jour nouveau parsemé de petites choses qui le rempliront de bonheur.
D'un bond, c'est-à-dire dans un premier temps, après avoir difficilement roulé sur le côté et déchiré le drap qu'il avait omit de retirer de sa personne, puis en tentant de prendre appui sur son coude, hélas immobilisé sous la masse de son corps, et en ahanant tout en essayant de faire avancer une jambe vers le bord du lit, jusqu'à ce qu'il réussisse à se retrouver dans une position que l'on pourrait qualifier d'assise, il réussit, au bout de deux heures d'efforts, à se lever.
Puis il se dirige dignement, en évitant de marcher sur les restes de pizza et autres mets chinois, les lambeaux du drap accrochés à ses bourrelets, vers le coeur de sa maison, autel de ses dévotions, la cuisine. En avançant vers le frigo, il aperçoit la petite bouteille de pilules qui lui a été livré la veille, par la pharmacie. Il la prend d'une main, et la bouteille disparaît complètement entre son pouce et son index. Bon... passe un autre quart d'heure, et il finit par la tenir de façon à ce que la posologie, inscrite sur l'étiquette lui soit visible. Il prend connaissance des instructions tout en écarquillant les yeux et en bavant de bonheur, puis il ouvre l'armoire, prend deux tablettes... de Toblerone, les déballe et les engouffre.

Le gars de la construction
Il se lève le matin, enfile le t-shirt gisant au sol parmi les minous de poussières sortant de sous le lit, se dirige vers la cuisine en grattant le contenu de son boxer d'une main et la tête de son boxer de l'autre, ouvre la porte patio pour que Brutus aille se soulager les viscères sur le vert gazon du voisin, car le sien n'est plus vert depuis longtemps, tout parsemé de zones jaune douteuses et de trous, causés par son fidèle compagnon.
Puis il s'empare du petit pot de pilules qu'il est allé chercher à la pharmacie la veille, en revenant du chantier, et qu'il avait laissé là, sur le comptoir, à côté d'une pile de factures toujours pas payées. Il lit l'étiquette de la petite bouteille, ouvre l'armoire, prend deux tablettes et ne sait plus quoi faire avec...


Ça doit être quelque chose dans le genre, hein? J'peux pas voir autre chose...

1 commentaire:

  1. cute story!!
    rendu a l'alcoolique, le resultat etait previsible, mais son cheminement en valait bien le coup. mais le gars de construction m'a bien fait rire. la surprise fut complete!!...
    faut croire que mon cerveau va bien, puisque j'ai pas de misere a prendre les miennes, juste a me rappeller si je les ai deja prises ou non...
    :D~

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